Naftali Bennett, élu premier ministre d’Israël

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C’est une page de l’Histoire de l’Etat hébreux qui s’est tournée dimanche avec la fin du règne du premier ministre Benjamin Netanyahu, après 12 ans au pouvoir. À la suite d’un vote de confiance de la Knesset (parlement israélien), Naftali Bennett est devenu premier ministre. 

Soixante députés ont voté dimanche en faveur de la nouvelle coalition hétéroclite menée par Naftali Bennett, tandis que cinquante-neuf s’y sont opposés et qu’un député s’est abstenu.

Cette coalition du « changement », composée de huit partis de droite, du centre et de la gauche en plus d’un parti arabe, Ra’am, et ses 28 ministres succèdent ainsi à Benjamin Netanyahu, mettant fin à un mandat de 12 ans.

Naftali Bennett, leader de Yamina parti de la droite ultra-nationaliste et religieuse devient ainsi le 13e premier ministre d’Israël, tandis que son allié, le centriste Yair Lapid, devient le 14e premier ministre du pays. Un système de rotation prévoit de confier la direction du pays au second au bout de deux ans.

Lors du discours de victoire de Naftali Bennett, les membres de l’opposition ont exprimé leur mécontentement. The Jerusalem Post rapporte que le chef du Parti sioniste religieux Bezalel Smotrich et d’autres députés ont hué le vainqueur, tout en brandissant des affiches de victimes du terrorisme.

« Je suis fier de pouvoir siéger dans un gouvernement qui rassemble des personnes ayant des points de vue aussi différents » a déclaré Naftali Bennett fasse à cette agitation, ajoutant qu’ils semblaient avoir du mal à perdre le pouvoir. Le premier ministre fraichement élu a ensuite appelé tous les côtés du spectre politique « à faire preuve de retenue », affirmant que ces « dernières années, Israël a cessé d’être géré en tant que pays ».

« Ce n’est pas un jour de deuil » a affirmé le chef du gouvernement israélien dans un discours rassembleur.

« Il n’y a pas de désengagement ici. Il n’y a de mal à personne. Il y a un changement de gouvernement dans une démocratie. C’est tout. Et je vous assure que c’est un gouvernement qui travaillera pour le bien de tout le peuple. »

« Nous ferons tout notre possible pour que personne n’ait à avoir peur. Nous sommes ici au nom du bien et pour travailler. » a ajouté Naftali Bennett encourageant les vainqueurs à ne pas danser « sur la douleur des autres » rappelant ainsi que les opposants ne sont pas des « ennemis » mais font parti d’un même peuple.

Il a également pris plusieurs engagements dans ce discours d’investiture, déclarant que le nouveau gouvernement empêcherait la nucléarisation de l’Iran et n’autoriserait pas les tirs de roquettes sur les citoyens israéliens depuis la bande de Gaza. Il a ensuite remercié l’administration Biden pour son soutien pendant la guerre Gaza avant de faire l’éloge du premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu, pour « son travail acharné ».

Yair Lapid a quant à lui annulé son discours et a simplement déclaré que le comportement des députés du gouvernement sortant lui avait rappelé, ainsi qu’à tous les citoyens d’Israël, « pourquoi il était si important de les remplacer ».

Lors d’un entretien avec l’Agence Fides, un prêtre belge, Frans Bouwen, missionnaire des Pères Blancs, qui vit et travaille à Jérusalem depuis 52 ans, a exprimé des réserves quant à ce nouveau gouvernement, qu’il estime fragile. Pour le missionnaire, les membres de cette coalition n’ont qu’un point commun « la volonté d’évincer Netanyahou du gouvernement », il ajoute qu’il ne sait pas combien de temps « cette colle va durer ».

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Gil Cohen Magen / Shutterstock.com


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